Il rachète le château de son enfance près de Figeac et le restaure pour créer un lieu ouvert à tous – Actu Lot
En 2019, Jean-Claude Jeanson, originaire de la région, fait l’acquisition du château de Lentillac-Saint-Blaise, près de Figeac. Le bien se compose d’une bâtisse, d’une enceinte et de terrains attenants.
Après une année de nettoyage et de débroussaillage, un projet de restauration et de développement se dessine, confié au cabinet d’architecte toulousain L’atelier -A- Architecture Ville et Lumière. Mercredi 10 novembre 2021, un temps de rencontre a eu lieu sur site en présence de la municipalité, de représentants du Grand Figeac, et de la sous-préfète de Figeac.
Dans son enfance, Jean-Claude Jeanson venait jouer au château
Jean-Claude Jeanson a passé une partie de son enfance à Cuzac et venait jouer au château. Aujourd’hui, c’est un pâtissier-chocolatier de renom dans la région de Lens, mais aussi un passionné d’art et d’architecture. Il évoque ce projet de rénovation qui lui tient à cœur.
Actu : Quelle est la finalité de ce projet ?
Jean-Claude Jeanson : Avant tout, c’est un projet socioculturel. Et c’est un peu pour moi la réalisation d’un rêve. Plus jeune, j’accompagnais mon grand-père tous les week-ends au café du village, et quand j’ai vu tous les cafés qui disparaissent les uns après les autres, les zones commerciales qui s’agrandissent, le réseau Internet qui commence à s’installer un peu partout, la télévision… j’ai ressenti comme une cassure sociale dans les villages. Et moi, ce que je veux recréer, c’est ce lien. J’espère que cette bâtisse, si on est bien dans les clous, pourra ramener justement ce manque.
Quelles vont être les vocations de ce lieu ?
Jean-Claude Jeanson : On va faire un café social et culturel, une médiathèque, et aussi un espace muséal. Je pense que ce n’est pas parce qu’on est paysan, qu’on habite à la campagne, qu’on ne peut pas non plus être intéressé par tout ce que les formes de l’art représentent, dans tous les domaines. Nous allons faire ensuite des gîtes, parce qu’il faut faire vivre aussi le projet. On va engager un partenariat avec les archéologues, qui ont déjà commencé il y a quelques mois des fouilles, et ont trouvé des choses intéressantes de l’époque romane, même voire antique d’avant J-C. Ils vont recommencer les fouilles prochainement et on espère qu’ils vont réécrire une page de l’histoire de ce beau château. C’est vrai que pendant un siècle et demi, on n’a pas eu beaucoup d’informations. Il y eut un trou énorme sur le devenir de ce domaine, et on aimerait avoir un peu plus d’indications.
Selon vous, que va amener cette rénovation ?
Jean-Claude Jeanson : Les travaux ont débuté par la restauration de l’escalier médiéval, et il fallait absolument sauver cette pièce-là. Il était temps que je reprenne le château, car en fin de compte, c’est sauver un bien architectural antique, néo-gothique, au cœur d’un village. Sauver le château, c’est un petit peu pour moi faire aussi revivre le village, le refaire découvrir, car il faut reconnaître que Lentillac-Saint-Blaise a un cachet énorme. Vu sa situation géographique, il n’est pas forcément sur des voies très passantes, très accessibles, mais je pense qu’avec ce château, ça va changer un petit peu les cartes du jeu.
Combien de temps va-t-elle durer ?
Jean-Claude Jeanson : Il y en à peu près pour quatre ans de travaux. C’est quelque chose d’assez lourd. Ça représente un certain coût. J’ai besoin d’appuis politiques pour ce projet, parce qu’il se veut très social. C’est un projet qui est avant tout pour les habitants. C’est un projet qui se veut constamment ouvert au public. Je ne veux pas faire un château fermé. On va aussi créer un lieu assez culturel, notamment pendant les périodes estivales. Nous allons aménager un amphithéâtre pour faire des représentations.
Aujourd’hui, la reconstruction débute.
Jean-Claude Jeanson : On a bien mis noir sur blanc le projet. On a contacté les entreprises du secteur. C’était une volonté de ma part de ne faire travailler que des entreprises locales. Après, on sait qu’on n’est pas pauvre dans ce domaine, ici, puisque c’est un pays où il y a beaucoup de pierres. On a maintenant tous nos entrepreneurs, il n’y a plus qu’à se lancer.
Propos recueillis par SÉBASTIEN CASSES