Il réalise son rêve en rachetant le château de son enfance dans le Lot – Ouest France

Jean-Claude Jeanson a acquis le château de Lentillac-Saint-Blaise, situé près de Figeac (Lot) en 2019. Un « rêve d’enfant » pour cet homme de 62 ans qui a passé sa jeunesse à jouer autour du domaine. Après avoir retapé le lieu, il souhaite accueillir des visiteurs. Mais pour venir à bout de son projet, il doit encore trouver plus de deux millions d’euros.

Pâtissier de renom installé à Lens (Pas-de-Calais), Jean-Claude Jeanson a fait l’acquisition duchâteau de Lentillac-Saint-Blaise, près de Figeac (Lot), en 2019. Pour cet homme de 62 ans, cet achat est bien plus qu’un coup de cœur. « J’ai été élevé par mes grands-parents qui habitaient à deux kilomètres du château. À partir de 7 ans, je m’y rendais souvent à vélo. J’ai toujours rêvé de l’acheter et j’ai travaillé toute ma vie en me disant qu’un jour il m’appartiendrait », nous confie-t-il.

Un souhait désormais devenu réalité pour l’enfant du pays. Depuis près de trois ans, Jean-Claude Jeanson travaille sur un « ambitieux » projet de rénovation de ce site exceptionnel. Le domaine se compose d’une bâtisse de 1 500 m2 et d’environ 5 000 m2 de terrain. « Lorsque j’en ai fait l’acquisition, le château était en piteux état, totalement pillé. Une tour s’écroulait, l’autre était complètement détruite. »

Des tombeaux et des objets antiques retrouvés
Situé dans ce petit village de 150 habitants, le bien était également entièrement caché par la végétation. « Un gâchis tant le lieu est magique. » Sans tarder, le nouveau châtelain a donc lancé des travaux « d’urgence ». Après un an de nettoyage et de débroussaillage du site, Jean-Claude Jeanson planche désormais sur un projet de restauration et de développement. Il est aidé par l’Atelier A, Architecture Ville et Lumière, un cabinet d’architecte basé à Toulouse.

« Il y a quelques mois, des fouilles ont été réalisées sur le site. Les archéologues ont retrouvé des vestiges de l’époque romane, des tombeaux et même des objets antiques, poursuit-il. De nouvelles fouilles vont avoir lieu prochainement et j’espère qu’elles vont permettre d’écrire une nouvelle page de l’histoire du château. » L’objectif de Jean-Claude Jeanson est clair : faire à nouveau rayonner ce lieu cher à son cœur et bien au-delà du Figeacois.

Avec sa famille, il habitera au château
Pour cela, le passionné d’art et d’architecture a imaginé un projet à la fois culturel et social. « Je veux avant tout que le château soit ouvert à tous. Il a un cachet magnifique mais n’est connu de personne. » Une fois rénové, le domaine devrait comprendre un café social, une médiathèque, un lieu permettant aux associations de se regrouper mais également un espace muséal avec une exposition permanente d’orfèvrerie d’art et des expositions d’art contemporain et une salle de réception.

À l’extérieur, on devrait retrouver un amphithéâtre où se tiendront des spectacles culturels. Jean-Claude Jeanson aimerait également créer une salle de formation dans laquelle seront organisés des ateliers pédagogiques de cuisine et de pâtisserie. « J’ai envie de partager mon expérience et transmettre mon savoir-faire. » Le pâtissier prévoit aussi de mettre en place des gîtes dans le château afin de faire vivre le projet. « Je me garde un appartement pour profiter de ma retraite paisiblement avec ma famille », plaisante-t-il.

« C’est un vrai challenge mais j’y crois »
Pendant son enfance, le sexagénaire a vu de nombreux cafés fermer leurs portes et de multiples zones commerciales s’installer puis se développer. « Pour moi, il y a une vraie cassure sociale dans les villages aujourd’hui et je veux recréer ce lien à Lentillac-Saint-Blaise. »

Mercredi 10 novembre, il a présenté son ambitieux projet à la sous-préfète de Figeac, aux représentants du Grand Figeac et à la municipalité, note La Dépêche du Midi. « J’ai besoin d’appuis politiques car le projet représente un certain coût. » Le montant total de l’investissement devrait s’élever à plus de cinq millions d’euros. « C’est un vrai challenge mais j’y crois, d’autant plus que je fais ça pour offrir un lieu d’exception aux habitants. »

Un chantier 100 % local
Aujourd’hui, Jean-Claude Jeanson doit encore trouver 50 % du financement. Validé par l’architecte des Bâtiments de France, le projet devrait durer entre quatre et cinq ans selon les estimations. Les travaux vont mobiliser une quinzaine d’entreprises et créer une centaine d’emplois à temps plein. « Nous avons contacté uniquement des sociétés locales et c’était un choix de ma part. En tant qu’artisan, je voulais faire travailler les artisans du cru. »

Si le projet est validé par les habitants de Lentillac-Saint-Blaise ? « Ils sont à fond derrière moi et ça me fait chaud au cœur. Le jour de l’achat, il y avait plus de 350 personnes. Ils ont organisé une soirée de bienvenue, c’était très touchant », se remémore l’heureux propriétaire de ce château du XIIIe siècle.

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